ne étoile sans noix
piquée sur le crâne du corbeau
langue bacchante
d’une méduse dans le bec
ô la morne alitée qui voit passer les phrases
ils sauront tous un rêve
et tueront la chanson
deux chevalières grimpant au long de leur armure
les graines rouges dans la fissure
poussant le vert bouquet final
sous l’ombrage des yeux troués
les peaux sont exténuées
et frisent au fer chaud des lambeaux de tympan
flétrissure et luxure et l’usure des augures
la femme à l’étoile noire
avance au fil de la guitare
du linge pend à ses ouïes crevées
l’odeur du thym relève
l’encensoir des rochers fume
dans la louche de braises
les dents couronnent l’éclaireuse
à la gorge grenat sur la corde percale
les pivoines martèlent un chaudron comme un nid
soudé sur le pavé
sous le vent apeuré
les mots trempent dans l’affaire
le trot des chevaux roule
autour des murs de voix
la cendre concassée
des coquilles de Troie

La Madone aux boutons

Eva Svankmajerova