a beauté n’avait pas de nom
avant aujourd’hui
des herbes jaunes
accrochées à tes jambes bleues
quand chaque vague revit
avant de disparaître
avant que les mouettes ne partent
vers la haute mer
où je me dirige seul
à nouveau
avec ma pensée qui s’éteint
et s’allume
au cœur des conflits
entre la lumière et le lieu
quand les chevaliers
jettent leurs diadèmes
vers le large
avant de reposer à l’héraldique du rivage
la mer qui entre en moi
comme un cormoran d’or
au plus profond de ma blessure
le dessin de mon arbre mort
tatoué sous les yeux
les oies sauvages attentives
à ta démarche de lagune
à ce regard calligraphié
aux plumes des hiboux
aux ailes des pipistrelles
aux vols des pluviers argentés
à marée haute
une musaraigne
morte au bord du sentier
sans que quiconque ait saisi le défi d’exister
pour la vieille souche de pin
et les varechs échoués
en amant du langage
des oiseaux au-dessus de ce monde
au-dessous de tes pas
fée des seuils
au feu blanc de tes lendemains

Déambulation sous une paupière

Aurélien Dauguet