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Insaisissable ?

mercredi 22 novembre 2006.
 

Entre nous, ceux qui, à Paris, se fréquentent
assidûment et s’efforcent à la mise en commun
de la pensée, il apparut que malgré la diversité de
nos affinités personnelles, de nos sensibilisations
aux travaux, oeuvres ou pratiques des uns et des
autres, il nous était impossible de présupposer ni
d’imaginer le caractère d’aucune des réponses
particulières.

À la première lecture personnelle de l’ensemble,
chacun se trouvait çà et là embarrassé par
une mise en difficulté de l’expression, inhabituelle entre nous, manifestant une timidité ou une humilité
telles que peut les inspirer la chose sacrée ou
plus simplement trop profondément subjective.
Or nous voulions parvenir à reconnaître les mouvements
les plus communément éprouvés, à objectiver ce qui se passe.

C’est pourquoi nous avons décidé de consacrer
nos premières investigations en nous limitant aux
réponses de ceux qui pouvaient facilement se
réunir afin que l’échange oral compense et précise
ce qu’il y avait de vécu sous l’expression subjective
ou imagée. Ainsi se sont révélées bien des convergences
autrement inaperçues.

Si, après plusieurs réunions, nous avons pu
franchir ces difficultés, le mot « volupté » ne se laissait pas aisément cerner. D’autant que ce vocable n’existant pas dans toutes les langues - et notamment en
anglais -, le concept en demeure confondu aux
diverses notions recouvrant le plaisir, dont notre
époque nous met en mesure d’apprécier que son
aliénation se perpétue tant de ses restrictions que
de ses superfétations.

Quoi qu’il en soit, considérant que nous
sommes parvenus à une objectivation suffisante
pour proposer une définition de la volupté, cerner
les conditions de sa manifestation, suggérer
ses relations possibles avec des notions et idées
conjointes, nous soumettons ces conclusions
provisoires à la réflexion critique ou aux confirmations
de nos correspondants et amis.
Ainsi étions-nous partis, croyant poursuivre la
piste exaltée par Baudelaire, jusqu’à ce que la
réponse de Jean-Pierre Guillon nous rappelât aux
jalons décisifs.