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Gabriela Trujillo

dimanche 14 janvier 2007.
 

Cette merveilleuse colonne d’air se situe en plein Triangle des Bermudes.

C’est un reste de la mythique Tour de Babel, ou disons plutôt son relent aérien, puisque malgré son apparence de béton elle est constituée de nuages très serrés et d’une voracité remarquable. Elle fut donc construite dans des temps très anciens, avant même le compte du temps - il faut ajouter qu’aux nuages qui la constituent à 98, 57 % se mélangent quelques poils de la barbe de Noé qui, bien évidemment, n’ont pas cessé de pousser.
Le but, dit la légende, était d’atteindre le ciel. Nous savons de source sûre qu’il s’agissait d’une tentative de quelques pionniers d’atteindre les mamelles de la Déesse Lune à travers la musique. Elle n’a jamais été habitée, mais hantée par ces mélomanes.

Il semblerait qu’un sélénite musicien ait conçu cette étrange colonne d’air, cherchant à mettre les nuages en vibration pour séduire la Déesse Lune. Que faisait Noé dans cet endroit qu’il tenta d’usurper ? Il (ledit Noé) avait été acheté par une multinationale qui voulait faire des profits pour vendre un livre contre la diversité culturelle : on a tenté de déplacer notre colonne d’air vers la Mésopotamie, mais elle est revenue à son emplacement d’origine toute seule, en arrachant les poils de ce pantin du monothéisme. Les agents marketing de ce Noé ont donc décidé d’inventer le mythe de la Tour de Babel, et on connaît le reste qui a été transcrit dans un célèbre best-seller.

Que pourrais-je y faire ? Il me semble que je l’emploierais comme un terrain d’expérimentation pour astronautes et musiciens ratés comme moi. Non, plutôt pour des oiseaux frustrés, comme moi encore. J’y volerais et j’y chanterais comme les sélénites (cf. infra).

• un animal ? une corbelle albinos (la femme du corbeau)

• un végétal ? une jícama ou une dent de sorcière

• un minéral ? des monolithes lunaires - de composition inconnue

• un poema ?

J’ai perdu un Monde - l’autre jour !

Quelqu’un l’a-t-il trouvé ?

Vous le reconnaîtrez au Bandeau d’Étoiles

Qu’il porte autour du front.

Un Riche - ne le verra peut-être pas -

Mais - à mon œil frugal,

Il a plus de prix que les Ducats -

Oh, trouvez-le - Monsieur - pour moi !-

Emily Dickinson, dans le « Cahier nº12 » autour de 1861

• une langue ? Le langage des oiseaux

• un masque ? un loup blanc avec perruque

• un état mental ? un tourbillon, une sensation de... flotter dans le vide ?

• un symbole ? le sanctuaire du culte lunaire

Des rites se tenaient pendant des siècles en ce lieu parmi les rares sélénites qui restaient en ce monde. Par son fort magnétisme, cet endroit dérègle les boussoles et même défie la gravité. Les soirs de nouvelle lune, les fidèles se pressaient afin de participer à des rites d’apprentissage de vol sous rythme d’ocarina. La photographie est peu éloquente, mais les dimensions de cette colonne d’air permettent à chacun des assistants de dévoiler sa nature aérienne, son cœur de nuage ou bien son devenir papillon. Un endroit de rêve, bien évidemment.