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Réponse de Nicole Barrière

mercredi 7 décembre 2005.
 

1) Comment décririez-vous la volupté ?
(Celle que vous éprouvez, celle que vous partagez.)

Comme un élan de la vie, et sa régénération, l’accomplissement et le renouvellement du désir.

ce n’est pas alors la volupté qu’il faut interroger mais le désir.

2) Pensez-vous que, par delà le plaisir, l’orgasme et sa jouissance, il y a des conditions particulières pour que l’acte sexuel engendre la volupté ? Lesquelles ?

conditions : la confiance, se sentir en sécurité au point de prendre tous les risques de l’amour fou

3)Que nous dit-elle sur notre condition de vivants ?

elle dit les conditions de la liberté, de la compréhension, de la tolérance et de la passion,
elle dit la démesure et le mouvement

elle ose le franchissement des frontières étroites du moi pour avancer avec le risque que cela comporte d’en devenir fou, ou de se pétrifier de douleur, c’est en cela qu’elle est liberté, compréhension et tolérance car elle repousse les limites.

4) Quel éclairage vous apporte-t-elle sur le sens de la vie, de la mort, et de leur reproduction ?

c’est dans cette approche des limites, dans la transgression qu’elle présume, que les sens que l’on invente à sa vie et à sa mort sont ouverts et donc renouvelés plutôt que reproduits, ce n’est jamais à l’identique car il y a un apprentissage des voluptés, il y a aussi une ignorance parfois.

5) Pensez-vous pouvoir la considérer comme le bien absolu ?
tout dépend si l’on refléchit à un niveau d’individu ou plus collectif

y a -t-il un bien absolu en dehors de la vie ?

elle y participe

6) Participerait-elle, au centre d’une conscience et/ou d’une inconscience approfondies, du point suprême de l’esprit, tel que l’a exprimé André Breton ?

sans aucun doute, la volupté des sens ou de l’esprit aiguise la création
mais d’autres facteurs y participent, le rêve, le silence, les sentiments en général, ou la folie, la question est posée de la souffrance

7) A-t-elle pu inspirer plus ou moins directement quelques civilisations, quelques traditions, quelques utopies ?

sans aucun doute, simplement le danger vient toujours des systèmes, or les civilisations, les traditions sont des systèmes normés, ce qui les rend utiles pour le fonctionnement des sociétés mais d’un certain point de vue règlementent la liberté.

elle inspiré les utopies de Fourrier sans aucun doute celle de certaines communautés post 68 aussi elle participe d’un mouvement révolutionnaire qui malheureusement est perverti , tristement humain

8) Pourrait-elle, sans pour autant être banalisée ou exploitée, être assumée par une société et à quelles fins ?

oui car elle sert à évacuer les peurs, qui sont les principaux fléaux des sociétés et du monde

elle est le point de basculement des peurs, en ce sens , elle est indispensable, encore faudrait-il que la culpabilité si bien véhiculée dans nos sociétés par tous les moyens de formatage des esprits soit débusquée.

les fins sont évidemment la joie de vivre et la liberté de vivre autrement le monde

9) De l’infiniment petit à l’infiniment grand, concerne-t-elle les phénomènes cosmiques dont nous n’appréhendons que la mécanique, mais dont les mouvements forcent à l’analogie ?

j’aime à penser que les mouvements galactiques de même que les mouvements des eaux , des airs ou le feu et la terre participent à cette union des parties et du tout, les savants nous apprennent la face cachée et invisible du monde, le décryptage des énergies , peut-être unique va dans le sens des fusions auxquelles appelle la volupté.