Pollutions occultes

Quand tout l’espace de la vie humaine est souillé,

Quand on ne cherche plus à distinguer laquelle des pollutions physiques ou mentales multiplie les impostures d’un réel privé de tout sens autre que déterminé par les pulsions financières et les érections fallacieuses de la Bourse,

Quand la pornographie classique se distribue depuis les épiceries de la culture libéraliste comme condiment au misérabilisme qu’elle engendre,

C’est dans la réduction de tout être, chose ou acte en marchandise, que se révèle, chaque jour plus visible, l’obscénité contemporaine. Rien ne saurait plus la masquer et le retour des fausses pudeurs de l’ordre moral ne fait qu’avilir un peu plus sa grimace.

Quand les missionnaires de l’extrême droite et d’ailleurs missionnent les missionnaires de Conseil d’Etat, ne leur désignant comme outrageuse, qu’une fiction filmée, pauvrement intitulée « Baise-moi », ou fait interdire de libre emploi une pilule qui redonne son plein emploi à la jeunesse, on reconnaît ce masque de vieille mort, cette obscénité de tradition, épouvantail que l’on a jamais brandi que contre la liberté.

Pour le groupe de Paris du mouvement surréaliste

Aurélien Dauguet, Guy Girard, Sabine Levallois, Marie Dominique Massoni, Bertrand Schmitt, Michel Zimbacca