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Lettre du 8 février 2006

mercredi 8 février 2006.
 

Merci de votre soutien qui compte beaucoup dans la bataille de tous les jours.

Nous jouons ce soir et un commando vient juste d’arracher les affiches sur nos panneaux.
Pour vous donner une idée de l’atmosphère ici, voici le genre de questions que posent les journalistes :
"Si un chrétien vient voir le spectacle et qu’il meure d’une crise cardiaque, vous considéreriez-vous responsable ?"

Aux acteurs : "Croyez-vous que le prêtre vous donnera l’absolution quand vous irez vous confesser ?"

Voilà où on en est aujourd’hui. Depuis l’article paru dans le Monde, je reçois des soutiens de partout (Europe, Afrique, Amérique) mais pas de Roumanie. On me reproche même cet article parce qu’il donne une mauvaise image du pays.

Heureusement, je suis soutenu aussi par la quasi totalité des intellectuels. Voici par exemple ce qu’écrit Nicolae Manolescu : À chaque fois que les autorités, laïques ou religieuses, l’État ou l’Église, se mêlent de critique littéraire, le résultat est un dogme, une censure ou une interdiction. Qu’on laisse la littérature se réjouir de sa liberté paienne.
Bien amicalement,

Benoît Vitse

PS Je vous tiendrai au courant, bien entendu, de l’évolution de la situation.