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Jill Fenton

LE PETIT OURS GRAS-AUTOUR-DU-VENTRE,

jeudi 7 novembre 2002.
 

Qui suis-je ? Si par exception je m’en rapportais à un adage : en effet pourquoi tout ne reviendrait-il pas à savoir qui je « hante » ? André Breton

Quels lieux visitons-nous la nuit, avec lesquels de nos amis nous retrouvons-nous en rêve, gardant au réveil l’impression d’avoir vécu un moment essentiel ? La fréquence de mes rencontres avec Benjamin Péret, sa présence lumineuse, ont depuis longtemps suscité en moi le désir de lire les relations des échappées oniriques des uns et des autres. Je suis persuadée qu’elles détiennent une clé du jour. Dans cette perspective, nous avons choisi de cueillir des yeux un rêve de Jill Fenton, scarabée sur une fleur de tournesol. M.-D. M.

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Pavel Surma

LE PETIT OURS GRAS-AUTOUR-DU-VENTRE, rêve de la nuit du 31 septembre au1er octobre 2002

Dans une petite salle de classe, le coin réservé à la lecture est meuble d’une bibliothèque qui s’ouvre comme un livre et laisse apparaître de nombreuses étagères. Devant la bibliothèque, se trouve un fauteuil où trône Bruno Montpied et un tapis orne de motifs orientaux sur lequel sont assis plusieurs enfants âgés de quatre ou cinq ans.

Bruno se tourne vers la bibliothèque et choisit un livre au hasard. Il regarde les enfants, tenant le livre sur ses genoux. Celui-ci s’ouvre sur un château haut de trois ou quatre étages avec un escalier en colimaçon en son milieu.

Bruno commence à lire le conte. Alors l’index de sa main droite se met à s’animer et s’amuse à monter et descendre rapidement l’escalier en colimaçon.

L’un des enfants assis en tailleur sur le tapis, un petit garçon, se lève et s’approche de Bruno tout en berçant un petit ours en peluche particulièrement gras autour du ventre. L’enfant s’assoit, toujours en tailleur, auprès de Bruno. Pendant ce temps celui-ci continue de lire tandis que son index franchit les portes du château à toute allure et en sort tout aussi rapidement.

Le petit ours Gras-autour-du-ventre s’anime à son tour, quitte les genoux de l’enfant et grimpe sur la jambe gauche de Bruno. Il s’assoit sur le genou de Bruno, observe le manège de l’index puis se dresse et entre dans le château. L’index et Gras-autour-du-ventre montent et descendent en courant l’escalier en colimaçon du château. Après quelques instants, Gras-autour-du-ventre quitte le château et regarde Bruno. Durant un long moment, ils ne peuvent plus détacher leurs yeux l’un de l’autre. Ils se communiquent quelque chose, par une sorte de langage des yeux qu’eux seuls peuvent décrypter. Gras-autour-du-ventre s’écarte de Bruno, descend le long de sa jambe gauche et se dirige vers le petit garçon. Il grimpe sur ses genoux, mais au lieu de revenir entre ses bras croisés, il explore toutes les articulations de son corps. Ce mouvement est un langage qui communique quelque chose. Le corps du petit garçon répond à ce langage. L’enfant est soulagé d’un poids invisible qu’il avait auparavant porté durant longtemps.

Une fillette âgée de cinq ans, aux longs cheveux noirs ondulés, liés en queue de cheval, et aux yeux d’un brun très soutenu, se lève et se dirige vers Bruno. Elle s’assoit par terre près de lui. Un linge recouvre ses genoux et ses bras croisés. La fillette écoute le conte et regarde attentivement le jeu de l’index dans le château. Le linge descend sur le sol et se dirige vers Bruno. Il escalade sa jambe droite et pénètre dans le château. Il joue à entrer et à sortir par les portes du bâtiment puis rencontre l’index et ils montent et descendent à toute allure l’escalier en colimaçon. Après avoir joué à ce jeu quelques instants, le linge quitte le château et grimpe sur le bras droit de Bruno. Il s’arrête en face de son visage. Le linge et Bruno se regardent intensément. Ils communiquent par le regard en un langage qui n’est compréhensible que d’eux seuls. Finalement le linge se retourne et descend le long du bras et de la jambe droits de Bruno. Le linge rejoint la petite fille et atteint ses genoux sur lesquels il s’assoit. Il commence à bouger dans les articulations du corps de la fillette, qui répond par un mouvement rythmé exprimant un langage entre elle et lui. La fillette semble bientôt délivrée d’un poids invisible qu’elle avait porté auparavant pendant longtemps.

Jill Fenton
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Dessin mediumnique de 1890, réinterprété en 1919
cercle spirite de Rovensku